Quelques bd...
JEAN-CLAUDE DENIS, LE SOMMEIL DE LÉO, Futuropolis, 94 pages, 2006. Genre : quand l'hypnose tourne mal...
Un petit tour chez Futuropolis est toujours bon à prendre. Mais j'ai moyennement été emballé par cette histoire d'hypnose. Heureusement, j'ai beaucoup apprécié les dessins.
Après une séance d'hypnose collective, Léo ne se réveille pas. Il devient très encombrant pour Melvin, un ancien copain de lycée qu'il vient juste de retrouver, jeune patron d'une boîte en plein essor qui ne peut se permettre de rater le contrat qui est en train de se jouer. Il a une assistante dévouée et amoureuse, Anita, qui supporte sa mauvaise humeur et sa complète indifférence sans broncher.
Les personnages m'ont un peu énervés à vrai dire. L'assistante complètement soumise à son patron, le patron mal embouché, tête à claque et très sûr de lui, et le "parasite" qui, évidemment, complique tout. Ce sont les dessins qui m'avaient attiré vers cette bd et c'est la seule chose que je retiendrais. J'irai voir ce que Jean-Claude Denis a fait d'autre car j'aime bien son coup de crayon.
ZEINA ABIRACHED, MOURIR, PARTIR, REVENIR, LE JEU DES HIRONDELLES, Cambourakis, 186 pages, 2007. Genre : comment raconter la guerre en dessins.
Autant vous le dire, je suis impressionnée par le talent de cette jeune dessinatrice qui est née en 1981 et a donc deux ans de moins que moi (oups, une révélation involontaire...). La critique facile serait de la comparer à Marjane Satrapi (excusez du peu) mais si elles ont bien le talent, le noir et blanc et l'autobiographie en commun, ça s'arrête là.
Zeina nous raconte une journée dans son immeuble de Beyrouth, située sur une zone très dangereuse du front, visée par des snipers. Une seule pièce de l'appartement les met à l'abri, le couloir d'entrée car il n'a pas de fenêtres. Et comme l'appartement est au rez-de-chaussée, il reste le plus sûr de l'immeuble. Tous les voisins s'y retrouvent à chaque alerte en attendant que l'orage passe. Mais aujourd'hui, c'est différent. Les parents de Zeina et de son frère n'ont pas pu rentrés à temps. Ils sont coincés chez la grand-mère, dans une zone encore plus dangereuse. L'attente est longue, elle commence.
Zeina a très bien su rendre la tension et l'attente qui épuise. Celle pendant laquelle on se demande où la prochaine bombe va tomber, qui ne va pas avoir le temps de rejoindre l'abri, qui va mourir aujourd'hui... J'ai un peu frissonner en tournant les pages en me demandant ce que j'allais trouver à la prochaine page. Le noir et blanc fonctionne très bien (je suis un peu fan de ce style, j'avoue) et le trait tout en rondeur aussi. Ce sont une bd et une auteure de bd qui méritent d'être découverts...