Un auteur irlandais...
JOHN MCGAHERNMCGAHERN, ENTRE TOUTES LES FEMMES, 10/18, 287 pages, 1995. Traduit par Alain Delahaye. Genre : roman familial centré sur le père.
Si vous voulez vous plonger dans la littérature irlandaise et que, comme moi, vous n'y connaissez rien, il vous faut aller là. Vous ne serez pas déçus.
Moran a vieilli, la mort n'est pas loin. Rose sa seconde femme prend soin de lui et ses trois filles viennent le voir aussi souvent que possible. Les souvenirs remontent et l'histoire de cette famille recomposée se déroule tout doucement. Moran est le père de cinq enfants : Mona, Maggie, Sheila, Luke et Michaël. Ce père est dur, très dur, violent parfois. Craint par ses enfants, il n'en est pas moins adoré. Son remariage avec Rose le fait douter. Ne va-t-elle pas changer les habitudes de la famille ? Les rites même, plutôt bien instaurés auxquels il ne faut surtout pas déroger ? Et les enfants, vont-ils l'aimer ?
Ce livre est à lire en prenant son temps. La plume de McGahern a un charme désuet qui m'a fait penser à Jane Austen, même si la comparaison s'arrête là. Les personnages sont très attachants, même celui du père qui pourtant étouffe sa famille bien des fois. Les filles sont plus fortes qu'elles en ont l'air et arrive à se détacher petit à petit de cette figure tutélaire qui les fascine et leur fait peur à la fois. Moran a plus de difficultés avec ses fils qui ne supportent plus son autorité. Un échec pour lui car malgré son orgueil, ses fils lui manquent. Moran est personnage ambigu, touchant parfois, détestable souvent. Âpre et dur comme le climat de l'Irlande mais époustouflant comme ses paysages. Ce roman est une jolie découverte que je dois à Yvon. J'ai très envie de me plonger dans un autre roman de lui La caserne, ce qui ne saurait tarder.
Bonne lecture !
(La couverture de la version poche est beaucoup plus jolie)