L'attente...
EUGENIA ALMEIDA, L'AUTOBUS, Métailié, 125 pages, 2007. Traduit par René Solis. Genre : un regard sur la dictature.
Ce livre a été beaucoup commenté sur les blogs l'an dernier et m'a intriguée. Et puis ce qui sort de l'éditeur Métailié est souvent bon à prendre.
Dans un petit village argentin assez loin de la ville, le temps est suspendu le jour où le bus passe sans s'arrêter. Les voyageurs sont perplexes et les habitants surpris. Le commissaire, lui reçoit des ordres inhabituels de l'armée , qu'il ne comprend pas mais qu'il n'a pas le loisir de discuter. Les étrangers qui veulent partir par le car semblent nerveux et l'avocat du village se sent persécuté parce qu'il n'habite pas du bon côté de la voie ferré. Quel drame se joue ? Quel mystère oppresse ces villageois ?
Dans un style très cinématographique (j'ai vu beaucoup d'images défiler devant mes yeux pendant ma lecture), Eugénia Almeida nous livre dans ce premier roman un regard sur la dictature argentine. Dans un texte très court mais dense, on ressent toute la peur, l'oppression et la non compréhension de ce qui se passe par les villageois. Ils sentent que quelque chose les dépassent et petit à petit le lecteur se retrouve dans la même position. L'autobus a reçu le prix Las Dos Orillas en 2005 et a eu beaucoup de succès. Je comprends l'engouement de la blogosphère pour cette histoire qui secoue sans jamais prononcer l'horreur.
Bonne lecture!